Corbeille de l’Abhidharma

Le quatrième volet de la Réalité Absolue est le Nirvana!

Voici quelques citations qui essaient de décrire ce qu’est le Nirvana (Nibbana, en

Sanscrit) :

« Comme une flamme soufflée par un vent puissant va en repos et ne peut être

définie, ainsi le sage qui est libéré du corps et de l'esprit va en repos et ne peut être

défini. Pour lui, il n'y a plus de mesure qui permette de le décrire. Quand toute chose a

disparue, tous les signes de reconnaissance ont aussi disparu. » (Sutta Nipāta, 1092)

« Là où il n'y a rien, où rien ne peut être saisi, c'est l'Île ultime. Je l'appelle

Nirvāṇa i.e. extinction complète de la vieillesse et de la mort. » (Sutta Nipāta, 1093-

1094)

« Le Nibbana est la cessation du devenir. » (Samyutta Nikaya 12, 68)

« Le Nibbana est le bonheur suprême. » (Dhammapada, 204)

« Le Nirvāṇa est la quiétude de l'océan lorsque le petit enfant s'y noie. » (Tetsuo)

“ Le Nirvāṇa est au-delà des termes de dualité et de relativité. Il est donc au-delà

de nos conceptions communes de bien et de mal, du juste et de l'injuste, de l'existence et

de la non-existence.”

Étymologiquement, c'est l'extinction d'une flamme par le souffle (vâ = souffler).

Le Nirvâna est-il le néant, ou encore la béatitude suprême? Le Bouddha ne s'est pas plus

expliqué sur ce sujet que sur l'existence et la nature de l'Esprit. Il s'est contenté de dire

que le Nirvâna est la libération de la nécessité de la renaissance et que celle-ci est

obtenue par la destruction complète de toutes les retombées du karma (passions, désirs,

attachement à l'existence ...).

© Ananda 2014
Parinirvana - Bouddha - lieu : Kusinagar - âge : 80 ans - allongé sur le côté droit - dos tourné vers le Nord - main droite repliée sous la joue - annulaire droit dans narine droite - cf. Mahā-parinirvāṇa Sūtra
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Corbeilles

Le Nirvana

Le Nirvâna est l’objectif ultime de la doctrine bouddhique. Le Nirvâna n'est pas un paradis!

Le paradis est plutôt une conception provenant de l’Hindouisme; l'excellence de son karma l’y

conduit; mais on n'y resterait pas à perpétuité. Le Nirvâna est le contraire du paradis! Le paradis est

un épisode dans le long voyage de l'être qui renaît en cascade, alors que le Nirvâna est la fin de

toute renaissance. Le paradis est le fruit du mérite, le Nirvâna suppose le “reset” des mérites et des

démérites.

 De fait, il n'y a pas un lien nécessaire entre la mort et le Nirvâna. La mort n'est que la

dissolution d'une forme temporaire; le Nirvâna est atteint dès que l'homme obtient la cessation de

toute pensée illusoire. Il n'y a pas de degrés dans le Nirvana : il est ou il n'est pas!

 On distingue au moins deux types de Nirvāṇa : 1) le Nirvāṇa avec reste d’existence; c’est

celui qu'obtient un Arhat, ou un Bouddha au cours de sa vie terrestre; 2) le Nirvāṇa sans reste

d’existence, appelé aussi parinirvâna, ou extinction complète, lors de la mort d'un Arhat ou d'un

Bouddha.

Les textes anciens disent que l'Arhat, ou Saint accompli, littéralement le "Méritant" ou le

"Vénérable", est celui qui est libéré de toute espèce de désir, donc de toute espèce de peine, libéré

de tout karma, privilèges obtenus notamment par la méditation. Il a conquis la Sagesse

transcendante; il sait tout et peut tout; il se souvient de ses existences antérieures; il possède déjà le

Nirvâna sur terre; bientôt, il deviendra un Bouddha accompli!

Donc, le Nirvana (en autant que nous puissions le concevoir) est une désagrégation, opérée

mentalement, des conceptions qui font naître et s'accroître le désir de la vie individuelle. Quand est

atteinte cette connaissance de la non-existence, en soi, de toutes les formes illusoires, l'Arhat est

arrivé au but. Certes, il peut continuer à se mouvoir parmi les hommes, son existence terrestre peut

être prolongée, mais la racine en est extirpée. Il n'appartient plus au monde de l'illusion et de

l'impermanence, il est dans l'lmmuable. A sa mort, il entrera dans le Parinirvâna, qui est le Nirvâna

complet.

Selon le Bouddha, le Monde fini ne repose que sur lui-même; tout est entraîné dans le cycle

de l'apparition et de la disparition, il ne porte donc en lui aucun indice qui permet de croire qu'il est

en connexion avec un monde permanent. Donc, lorsque la série des conditions s'écoule et s'éteint,

comment peut-il rester autre chose que du vide?

Il faut se souvenir que le Bouddha ne fut ni un théologien ni un métaphysicien; son but unique

a été la délivrance de la douleur; toute autre considération restant secondaire. Notamment, il a

enseigné le danger des attentes concernant l'au-delà, car elles constituent des balises, des 

anticipations. Or, toute attente non-concrétisée entraîne de la douleur. Mieux vaut s’en abstenir!

 Le Nirvâna est le repos infini! C'est la félicité! C'est l'absence de sensations, car sensations

supposent dualité, donc limitation, donc souffrance. Or, dans le Nirvana il n’y a plus de limitations,

plus de souffrances!

Le Nirvâna serait-il une destruction totale de l’Être? Chose certaine, il met l'individu, qui y

parvient, hors de toutes catégories; il est sans relation avec quoi que ce soit. On ne peut en avoir

qu’une idée très approximative, puisqu'il n'y a d'idées que des choses qui sont dans le tourbillon de

l'existence. Il échappe donc, par sa nature, à toute définition précise puisque les mots appartiennent

â un langage fait pour désigner l'impermanent et l'illusoire.

En somme, avec des mots, on ne peut que parler de ce qu'il n'est (probablement) pas! En

particulier, il ne peu être ni le Néant, ni le Non-Être, car Néant et Non-Être sont des concepts

métaphysiques; or le Bouddha s'est interdit toute métaphysique. En définitive, pour savoir ce qu'est

vraiment le Nirvâna, il faut l'expérimenter soi-même!

Somme toute, en donner une description précise pourrait, à la rigueur, susciter des attentes,

des aspirations, de la soif! Or, de telles expectations ne pourraient qu’engendrer de potentiels

attachements, ce qu'il faut, définitivement, annihiler!