Bouddhisme : Philosophie ou Religion?

Certains prétendent que le Bouddhisme est une religion sans Dieu. D’autres le voit comme une philosophie explicative des conditions humaines. Qu’en est-il vraiment? Il est vrai que le Bouddhisme comprend des rites et des souhaits ou des prières s’adressant à des Divinités hiérarchisées et peut donc être, à ce titre, considéré comme une religion! Il est vrai que le Bouddhisme possède son propre système de valeurs et se penche sur les modes de pensées et les dilemmes existenciels de l’humain, ce qui ressemble beaucoup à une approche philosophique. Que faut-il en conclure? Dans un passage bien connu, le Bouddha s’exprima ainsi : « Comme le grand océan n'a qu'un goût, celui du sel; de la même façon, mes enseignements n'ont qu'un seul goût, une seule saveur : le goût, la saveur de l'émancipation ». Dans le bouddhisme, la vie spirituelle est envisagée en terme d'émancipation, de libération de certaines inclinations qui empoissonnent la vie, à savoir : le poison de l'avidité, celui de la haine, de la colère, de la jalousie, de l'illusion ... en somme, de tout ce qui nous empêche de devenir émancipé, libéré à l’instar d’un Éveillé, d’un Bouddha! Si, considérer simplement le Bouddhisme comme une philosophie, se basant sur le fait qu’il n’est pas dogmatique; qu’il n’exige pas une foi aveugle dans les arguments énoncés; qu’il ne s’appuie pas sur l’exisence d’un Dieu créateur; c’est oublier, d’autre part, qu’il vise ultimement la transcendance; qu’il s’alimente de mysticisme et qu’il recherche l’émancipation et la libération définitive des conditions prévalant dans le  Samsara. Notez que ces dernières particularités sont des caractéristiques propres à une religion. Tout compte fait, il nous semble vain de vouloir cataloguer le Bouddhisme dans l’une ou l’autre de ces catégories. Pour vraiment comprendre le Bouddhisme, il faut le pratiquer! À travers sa pratique on comprend mieux son pouvoir de transformation, ses possibilités de transcendance et d’émancipation. Pour être transformé, il suffit de s’ouvrir, de se questionner en profondeur et de remettre sans cesse en doute des réponses insatisfaisantes, illogiques, indémontrables et, notamment, celles qui alimentent nos conceptions initiales.  

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