Concept de SOI
A la question posé par l’auditeur Vachagotta : «Y-a-t-il, oui ou
non, un Soi ? », le Bouddha ne répondit pas! Mais plus tard, il
s’en expliqua, auprès de son disciple Ananda.
A la question : “N’y a-t-il pas de Soi?” Si j’avais répondu :
“Oui, il y a un Soi!” Alors, cela aurait été se ranger du côté de
ceux qui soutiennent la théorie éternaliste ». Par contre, si
j’avais répondu : “Non, il n’y a pas de Soi!” Alors, cela aurait
été se ranger du côté de ceux qui soutiennent la théorie
annihiliste ».
Si j’avais répondu qu’il y avait un Soi! Cela aurait été en
désaccord complet avec ma connaissance que tous les
phénomènes sont sans Soi! »
Si j’avais répondu qu’il n’y avait pas de Soi! Cela aurait été,
pour Vachagotta, une plus grande confusion encore, lui qui
est déjà assez confus! Il se serait dit : “ Antérieurement,
j’avais un Atman (une Âme), mais maintenant je n’en ai plus!”
En fait, que recouvre le concept de «SOI»?
Si nous nous accordons aux paroles du Bouddha, pour qu’il y
ait un “Soi”, il faut 3 conditions : a) qu’il soit un et indivisible; b)
qu’il soit inaltérable ou indépendant; c) qu’il soit permanent!
Mipham Rinpoché répond, ainsi, à chacune de ces conditions :
A) si le Soi était un, il ne pourrait pas présenter toute une
variété de caractéristiques disparates;
B) si le Soi était indépendant et pleinement maître de ses
décisions, il ne pourrait pas être soumis à la moindre
circonstance non souhaitée;
C) si le Soi était permanent, il ne pourrait simplement pas
exister une seule occasion spécifique d’accomplir quelque
action que ce soit et de constater son résultat, ni aucune
chance de ressentir du bonheur ou de la souffrance, de faire
l’expérience de l’élévation ou de la déchéance, de distinguer
le pur de l’impur etc. ;
D) si le Soi était universel, il ne serait pas logique que,
capable de jouir instantanément de tout, il fût soumis
passagèrement à des états particuliers comme celui d’être, un
temps, séparé de ses amis, d’être un moment Soi, un autre
moment Autrui, d’être vertueux ou le contraire .... etc.
En définitive, selon Mipham Rinpoché, ce que nous qualifions
d’auteur de nos actes, de bénéficiaire des expériences de
bonheur et de souffrance et que nous appellons le « Soi »,
n’est rien d’autre qu’une présomption établie sur la base des
cinq Agrégats. Or, si on l’examine, à l’aide du raisonnement,
on ne peut établir aucune entité correspondant à un Soi, ni au
sein des cinq Agrégats, ni en dehors d’eux.
Rappelons que les cinq Agrégats, propres à tous les Êtres
sensibles, sont :
© Ananda 2014
Basique
Ven. Mipham Rinpoché
Si tu penses, Ô Māra, qu’il existe
un Soi, tu es le jouet de ta
crédulité!
Les agrégats conditionnés sont
vides, aucun Être ne se trouve en
leur sein.
De même que l’on parle d’un
chariot, sur la base de ses
composantes.
De même, sur la base des
agrégats, parle-t-on, par
convention, d’un « Être ».
(Texte tiré d’un Soutra)