Trois Caractéristiques de l’Existence
Tous les phénomènes tant physiques, psychologiques ou
sociaux sont marqués par ces 3 caractéristiques :
a) Impermanence (Anicca)
b) Souffrance - Insatisfaction (Dukkha)
c) Non-existence d'un Soi (Anatta)
© Ananda 2014
Moine Säsana
L’une des épouses du roi
Bimbisāra, la reine Khemā, était
une femme splendide, d’une
beauté inconcevable qui ne pouvait
laisser aucun homme indifférent ...
Numérique
Dukkha 1/3
Ainsi, nous avons tendance
à imaginer, à projeter dans
l’avenir, un monde meilleur
... L’inconvénient de cette
approche est qu’il rend
souvent les humains
incapables de se construire
une vie décente dans le
présent ....
Anatta 1/2
Le Bouddha a dit : « Il n’y
a pas dans ce corps de
“atta”. Parce que s’il y
avait, dans ce corps,
“atta”, à ce moment, “atta”
aurait la possibilité de
décider ou de choisir que
ce corps soit ainsi, ou
qu’il ne soit pas ainsi. »
Anatta 2/2
C’est là le point
particulier que Bouddha
aborde dans sa
démonstration sur anatta.
C’est l’idée d’absence
totale de contrôle. Ce
n’est pas seulement l’idée
qu’il n’y a pas de
propriétaire, ni d’entité.
C’est aussi l’idée
d’absence de contrôle.
anatta suggère l’absence
totale de contrôle.
Que faut-il entendre par DUKKHA?
Le mot Dukkha (Pāli - Sanscrit) est un concept central du
Bouddhisme! Intraduisible en français, certains mots
peuvent s'en rapprocher, comme : souffrance, chagrin,
affliction, douleur, anxiété, insatisfaction, inconfort,
angoisse, tension, malheur, aversion ....
Selon les érudits, le terme Dukkha vient probablement des
racines suivantes : "Su" et "Du" sont des préfixes qui
indiquent que quelque chose est "bon" ou "mauvais",
"correct" ou "incorrect". Le mot "Kha" signifie "trou" et
représentait, à cette époque, l’emplacement où prenait
place l’axe d’une roue de char.
Dans cette perspective, le mot sanscrit "Sukkha"
signifierait donc " ce qui tourne parfaitement", en référence
à l'axe d’une roue de char qui tourne rondement. Dans la
même veine, le mot "Dukkha" serait compararable à une
roue de char qui, elle, ne tournerait pas correctement.
On pourrait donc traduire “Dukkha” par : "qui ne tourne
pas rond", qui est "désagréable", ou encore, qui est
"insatisfaisant". Mais dans la littérature habituelle, ce mot
est généralement traduit par "souffrance". S’il est vraie, qu’
une souffrance est, effectivement, due à quelque chose
qui ne "tourne pas rond", il serait, toutefois, inapproprier
de confiner le mot Dukkha à celui de souffrance. On
admettra que sa signification semble être plus étendue.
C’est ainsi, qu’énoncer la première Noble Vérité en disant
que "Toute vie est souffrance!" serait donc à nuancer. Une
traduction plus correcte serait, peut-être, : "Toute vie est
insatisfaisante!" ou, encore mieux, "Toute vie ne tourne
pas rond!". En somme, la compréhension exacte de
Dukkha ne peut se faire que par la lecture des Soutras et
les multiples exemples donnés par le Bouddha.
Puisqu’il est difficile de traduire, correctement, le mot
Dukkha, il est souvent d'usage de garder le mot original.
Dans cette veine, la première Noble Vérité s’énoncerait
donc, comme suit : “Toute vie implique Dukkha!”
Les trois autres Nobles Vérités expliquent l'origine du
Dukkha; dévoile l’existence d’un remède pour s’en libérer;
et identifie le remède pour vraiment éliminer le Dukkha. Ce
remède est connu sous le nom de “Noble Sentier Octuple”.
Pour le Bouddha, l’unique but de son Enseignement est
de parvenir à l'élimination de Dukkha.
Selon le Bouddha, la raison principale qui retient les êtres
dans le samsara et les empêche de devenir Éveillés est
qu’ils ne comprennent pas, pleinement, la portée de
Dukkha (Dīgha Nikāya, 16, 2, 1).
Que faut-il entendre par ANATTA?
Le Mahā-Parinirvāṇa Soutra introduit une distinction
entre le Soi conventionnel et le vrai Soi, ce dernier étant
décrit comme le Tathāgatagarbha. Dans ce Soutra, le
Bouddha dit : « Lorsque j'ai enseigné le non-Soi, les gens
ont compris qu'il n'y avait aucun Soi. Voyant cela, le
Tathāgata a recours à des moyens habiles! Il leur
apprend, tout d’abord, à éteindre le feu des passions qui
entraînent d'innombrables distorsions (kleshas) dans la
perception. Puis, Il leur révèle et leur explique ce qu’est le
Tathāgata - Dhātu, i.e. la dimension de la Bouddhéité. De
cette manière, même s’ils sont ensevelis sous la boue de
leurs passions, ils peuvent parvenir à déterrer le diamant
de leur inaltérable Nature de Bouddha, i.e. leur véritable
Soi. »
Dans le Madhyamaka-Vatara, Candrakirti reprend la
métaphore du char pour expliquer le non-Soi, à savoir :
1. Le char n'est pas différent de ses parties. On ne perçoit
pas le Soi indépendamment de la perception d'agrégats.
2. Le char n'est pas identique à ses parties, autrement il y
aurait plusieurs Soi.
3. Le char n'est pas possesseur de ses parties, autrement
il faudrait concevoir un Soi distinct des parties qui en soit
le maître.
4. Le char ne dépend pas de ses parties, au sens où
changer une roue n'abolit pas le char, ne l'empêche pas
de paraître exister.
5. Le char n'est pas à la base de ses parties, car il s'agirait
d'un concept dépourvu de tout.
6. Le char n'est pas simplement la réunion de ses parties,
autrement les constituants du char empilés seraient un
char.
7. Le char n'est pas la forme de la réunion de ses parties.
Que faut-il entendre par ANICCA?
Dans le Mahayana, on parle de 2 formes d'impermanence :
a) l'impermanence grossière
b) l'impermanence subtile
L'impermanence grossière fait partie des phénomènes
évidents qui nous apparaissent directement, de manière
sensorielle. Par exemple, on voit un verre se casser, on
perçoit la fin d'un son, le mouvement des nuages ....
L'impermanence subtile fait partie des phénomènes semi-
cachés, qui n'apparaissent pas à notre perception directe,
mais que nous avons la possibilité d'appréhender, au
travers de l'inférence logique ou de la déduction.
Par exemple, nous voyons une fleur faner, ou notre corps
vieillir. Nous constatons que cette altération ne
s'est pas faite d'un seul coup. Et donc, nous savons que le
processus d'altération, d'impermanence se fait de
manière continue et insensible. Nous en venons, alors, à
étudier ce phénomène et nous comprenons que, dans
notre réalité relative, tel effet naît d'une cause mais ne
peut pas naître d'une cause permanente. En effet, si la
graine restait graine pour toujours, la pousse n'aurait
jamais l'occasion d'apparaître. Donc la graine doit cesser,
pour que l'effet advienne. Et comme la cause est
impermanente, son effet l'est aussi, forcément.
Il devient alors à son tour la cause évanescente d'un
nouvel effet. Et le cycle continue indéfiniment!
Dukkha 2/3
Pour aller plus loin et arriver
à un monde avec moins de
souffrance, il nous faut
d’abord commencer par
travailler sur nous.
Le travail que nous pouvons
fournir nécessite un
minimum de contrôle, de
discipline personnelle, de
vigilance, surtout quand on
vit dans un monde où l’on
est entouré de tout un
environnement qui ne va
pas dans le sens de la
santé et du bien être ....
Dukkha 3/3
L’entraînement privilégié,
qui doit amener les êtres à
la libération finale, à la
noblesse, est ce que nous
appelons l’établissement de
l’attention i.e. satipaṭṭhāna ..
Anicca 1/1
Il y a essentiellement deux
catégories d’entraînements
que nous pouvons suivre. Il y
a des entraînements qui
entrent dans la catégorie de
ce que nous appelons
Samatha et des
entraînements qui entrent
dans la catégorie de ce que
nous appelons Vipassanā ...
Un moine bouddhiste de la
tradition du Théravâda et qui vit
au Myanmar depuis 1996.